Membre de l'Association des Designers Industriels du Québec (ADIQ)

 

L’histoire de ce concept remonte à la guerre du Golfe, au début des années’90. Plus de 650 puits de pétrole flambaient et on prévoyait alors que ça allait durer deux ans. On était en zone désertique exposée à la fumée et la poussière. Des allures de fin du monde. À priori, un gonflable s’avérait tout indiqué du fait qu’il offre une excellente protection contre les infiltrations. Comme il s’agit d’un environnement à pression positive, on peut y contrôler tout l’air qui entre. Il suffit d’y mettre les filtres et les conditionneurs d’air appropriés. Ici, l’expression être dans sa bulle peut être prise au sens propre.

Parmi les critères qui m’apparaissaient importants, il y avait de minimiser le volume et le poids pour le transport aérien. Il fallait aussi prévoir de faire face à de mauvais sols. Finalement, l’objectif étant d’offrir un espace purifié et climatisé, il était souhaitable d’optimiser l'aire de plancher par rapport au volume d’air à traiter.

Comme c’est souvent le cas, les contraintes ont tracé le chemin de la solution. Le concept rencontre les objectifs:

 

• Les seuls éléments de structure rigides sont des pattes stabilisatrices de 2,5 ou 3 mètres, une par ancrage. Quant aux membranes, elles se plient en différents ballots manipulables.

 

• Le profil bas permet au besoin d’aller porter les ancrages aussi loin que nécessaire. Ainsi, la traction se fera davantage en cisaillement plutôt qu'en arrachement, ce qui dans un sol friable est un avantage de taille. Le fait d’être abaissé, ce gonflable présente aussi moins d’emprise au vent.

 

• Le profil bas offre aussi l’avantage de réduire le volume en comparaison avec un gonflable hémisphérique de même surface de plancher. Par exemple, pour un diamètre de 20 m (740 m2), c’est un gain d’environ 25%. Un plus grand diamètre augmentera le ratio. La réduction du volume d’air à traiter, c’est autant de gains en efficacité.

 

En complément, on peut aussi recouvrir la voilure d’une couverture isolante ou suspendre une deuxième membrane pour créer une zone tampon. Comme il s’agit d’un ballon, pour les accès, on doit utiliser un sas, généralement un système à deux portes. Cependant, pour accommoder une plus grande affluence, des portes-tournantes sont préférables, mais en addition.

 

Malheureusement (pour moi), au moment j’achevais le concept, au Koweït on réussissait à éteindre les feux au bout de huit mois seulement. Le projet s’est alors limité à un prototype à l’échelle. Cependant, ce concept est toujours valable et pourrait très bien convenir tant lors de catastrophe naturelle que pour bien d’autres applications. Le concept se prêterait bien notamment pour un centre de services tels que cafétéria, toilettes, douches, etc. Si on peut contrôler l’air qui entre, on peut aussi contrôler l’air qui sort.

Ci-contre, allure que pourrait prendre une version allongée du concept. On peut remarquer que le mur n'est plus une section de cône mais plutôt des sections de cylindre et de tore, soit des formes gonflables.

(Voir Notions sur les Gonflables)

438-808-5121

robert@cdesign.ca